BASIC TRAINING à SPENCE FIELD, Moultrie (Georgie).
A la fermeture du centre de formation de Gunter Field en septembre 1945, célébrée autour d'un barbecue géant réunissant tous les personnels Français et Américains, le "Basic" est transféré à Spence AFB en Georgie à proximité de la ville de Moultrie (Georgie).
Historiquement Spence AFB a été fondée en 1941 sur d'anciens champs de coton et de tabac et baptisée en hommage à un ancien héros de la première guerre mondiale le Lt Thomas Lewis Spence, originaire de Thomasville (Georgie).
Le centre de Spence dépend de la "Hawthorme School of Aeronautics". Les moniteurs et contrôleurs de vols sont des anciens militaires ou des pilotes civils professionnels en contrat avec l'USAAF. Plus de 6 000 cadets Américains et de 30 autres nationalités y ont été formés.
Pendant sa courte durée de fonctionnement jusqu'à sa fermeture provisoire en Novembre 1945, elle a successivement assuré les fonctions d'"Advanced Training" avant de terminer, à compter de février 1945 en tant que centre de "Basic Training".
Le 20eme détachement CFPNA, dernier à être formé à Spence AFB, sera également le dernier gradué aux USA. La fin des hostilités ne justifiant pas de consacrer de nouveaux budgets à leur formation, la fin du programme d'entrainement dût s'effectuer dans des délais records.
Mon lâcher de nuit sur AT-6 à Spence Field (Georgie), par Georges Girardet (20ème).
"Fin août, nous quittons Gunter Field, où nous avons été les derniers "French Cadets" à voler sur cette base pour rejoindre Spence AFB et terminer notre "Basic School".
Nous reprenons les vols le 18 septembre 1945.
Le 8 octobre premier vol de nuit au cours duquel nous faisons 4 atterrissages. C'est formidable : tout và bien. Je me sens à l'aise. Mon moniteur, l'aspirant Bouquet des Chaux descend de l'avion et me dit :" Derrière je n'y vois rien, débrouillez-vous tout seul pour 6 atterrissages et je me retrouve avec huit avions tous "solo".
Cela n'a pas été aussi simple. Je devais respecter les espacements des avions qui, quelquefois, remettaient les gaz et perturbaient les autres. Mais j'étais tellement concentré sur le pilotage que mes atterrissages étaient presque parfaits. Nous avions 150 heures de vol et possédions les automatismes élémentaires. Les moteurs tournaient "rond" et la MTO était idéale.
Nous paniquions tout de même un peu, car il n'est pas toujours facile d'imaginer la bonne trajectoire de tous ces avions, dans un mélange de feux rouges et verts auxquels s'ajoutaient toutes les lumières du sol.
Nous décollions avec le phare allumé jusqu'à la rentrée des roues. Cela était très joli mais assez déroutant, car un puissant halo illuminait l'hélice et nous empêchait de voir l'horizon.
A l'atterrissage un autre piège nous attendait. De gros projecteurs illuminaient l'entrée de piste. Ce faisceau lumineux, à quatre ou cinq mètres du sol, modifiait notre perception visuelle et nous incitait à "arrondir" sur le faisceau et donc trop haut par rapport à la piste. Mais quel plaisir de voir toutes ces balises!
Les six atterrissages terminés, retour au parking pour boire un bon thé chaud et rechercher "le c.." qui était venu tout à l'heure si près de l'aile perturber ma trajectoire".
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